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L'artisanat en Loir-et-Cher en 2011 - Nouveau

L’artisanat occupe une place prépondérante dans l’économie française. Il regroupe aujourd’hui 920 000 entreprises et 3,1 millions d’actifs. Il est le dépositaire de traditions anciennes, de techniques éprouvées, d’une culture qu’il enrichit et adapte au gré des évolutions de la société et des goûts de sa clientèle.
Qu’est-ce que l’artisanat ?
Sont classées dans l’artisanat les personnes physiques ou personnes morales n’employant pas plus de 10 salariés (lors de la création) immatriculées au Répertoire des Métiers. Elles doivent exercer une activité professionnelle de production, de transformation, de réparation, de prestation de services relevant de l’artisanat. L’entreprise doit générer l’essentiel de son revenu de la
vente de produits et de services issus de son propre travail. Passé le seuil de 10 salariés, l’entreprise peut demeurer inscrite au Répertoire des Métiers, sans limite de temps ; elle doit toutefois s’inscrire également au Registre du Commerce et des Sociétés.L’artisanat joue un rôle particulier dans le maintien d’une vie économique dans de très nombreuses communes rurales du
département. Fort de 5 189 entreprises, il emploie près de 12 000 salariés, soit 15,5 % des effectifs du secteur privé.

Comme l’ensemble des activités en Loir-et-Cher et en France, l’artisanat a bénéficié entre 2004 et 2007 d’une forte poussée de la création d’entreprises, impulsée tant par une amélioration du climat des affaires que par des dispositions réglementaires plus favorables. L’émergence de nouvelles activités, en particulier dans le domaine des services à la personne, n’est pas non plus étrangère à cette dynamique, de même qu’une conjoncture très porteuse dans le secteur de la construction. Le parc des entreprises s’est en conséquence rajeuni : 4 sur 10 ont moins de 5 ans d’existence.

Insensiblement, les caractéristiques de l’artisanat se modifient. Le poids des services et celui du bâtiment augmente (entre 2 et 3 points de plus en une vingtaine d’années), au détriment
de celui de la production et surtout de l’alimentation, qui a perdu 115 établissements depuis 1991. Cependant, celle-ci regagne régulièrement des unités depuis 2007 (près de 80 en 3 ans), mais dans des activités différentes de la boulangerie ou de la boucherie-charcuterie traditionnelles.

L’artisanat n’est pas resté épargné par la crise économique apparue en 2008. Le nombre des radiations a sensiblement augmenté, en particulier celles liées à des difficultés financières. Malgré une amélioration de la conjoncture en 2010, le retour à la normale se fait attendre ; les entreprises semblent avoir été manifestement fragilisées.

De nombreuses campagnes ont été menées pour mieux faire connaître les métiers de l’artisanat et montrer tous les débouchés qu’ils offrent aux jeunes. Les efforts ont été récompensés puisque le nombre d’apprentis, qui diminuait régulièrement jusqu’au milieu des années 2000, est très nettement reparti à la hausse. Dans plusieurs sections, les CFA affichent complet et refusent même du monde. Fin 2010, le Loir-et-Cher compte près de 1 500 apprentis dans l’artisanat.

La formation de nouveaux professionnels est d’autant plus importante à assurer qu’ils ont vocation à devenir à leur tour chef d’entreprise et à remplacer ceux qui partent en retraite. Aujourd’hui, 20 % des dirigeants ont 55 ans ou plus (7 % ont plus de 60 ans). Cette part est plus élevée dans les communes de l’espace rural où la transmission des entreprises demeure souvent plus aléatoire.

Le monde de l’artisanat a été quelque peu bouleversé par la création du statut d’auto-entrepreneur. Celui-ci a attiré de nombreux créateurs qui auraient auparavant opté pour une inscription plus classique au répertoire des métiers. L’aménagement réglementaire apporté en 2010 obligeant les auto-entrepreneurs déclarant une activité principale relevant de l’artisanat à procéder à cette inscription devrait en partie aplanir certains inconvénients. Il n’en demeure pas moins que ce régime ne correspond pas à l’artisanat, dont l’exercice est fondé sur la qualification et la création d’une véritable entreprise qui investit, embauche et transmet un savoir-faire notamment par l’apprentissage. Par ailleurs, il introduit une distorsion de concurrence dans la mesure où les charges et obligations sont allégées par rapport à l’entreprise classique.

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