L’objectif 2010 du Plan pour le taux de valorisation est atteint
A l’heure où se prépare le futur plan départemental de prévention et de gestion des déchets non dangereux, ce bilan de la collecte et du traitement des déchets ménagers revêt une importance particulière. Il permet de confronter la réalité des chiffres avec les objectifs assignés par l’ancien plan, voici une dizaine d’années, pour 2010 et, ce faisant, de mesurer le chemin parcouru, montrant combien une politique active et incitative peut influer favorablement sur les comportements.
A l’approche des années 2000, plus de 70 % des déchets étaient encore collectés en mode ordinaire. La pratique du sélectif qui commençait à prendre corps sur l’ensemble du territoire aboutissait à une valorisation matière et organique de moins de 30 % du gisement. De fait près de la moitié des déchets étaient enfouis. La perspective d’un taux de valorisation global (énergétique compris) de 78 % à l’horizon 2010 paraissait difficilement tenable.
Cet objectif, dont on était encore très éloigné il y a à peine 3 ans, a pourtant été atteint. Le stockage ultime comme mode d’élimination des déchets s’est beaucoup réduit (22 % des volumes collectés), y compris en 2010 (de près de 10 %). La fermeture récente de deux installations de stockage n’y est bien sûr pas étrangère.
La répartition entre les types de valorisation diffère cependant de celle dessinée par le Plan. L’incinération apparaît plus importante qu’escompté, bénéficiaire principale de recul du stockage (37 % des tonnages). Freiné par des changements de stratégie, le traitement organique est inférieur de moitié au niveau espéré. En sens inverse, la valorisation matière a rencontré plus de succès que prévu : elle s’applique à présent au quart des volumes de déchets. Un bon résultat permis par les progrès du mode sélectif qui représente 333 kg annuels par habitant, soit 45 kg de plus que la moyenne nationale. Les efforts déployés localement pour promouvoir les vertus du tri et renforcer le maillage des points de collecte portent leurs fruits. En 2010, les déchèteries captent 41 % des déchets ménagers, soit presque l’équivalent de ce que drainent encore les collectes ordinaires. La géographie des flux de déchets a parallèlement beaucoup évolué, notamment au cours des années récentes. Auparavant, le Loir-et-Cher recevait deux fois plus de déchets qu’il n’en exportait. Aujourd’hui, la situation est quasi inversée, et encore cela ne tient-il pas compte de tous les DIB produits en Loir-et-Cher dont de gros volumes seraient traités en dehors du département où leurs traces se perdent. Les quantités entrantes ont grandement diminué (elles correspondent au quart des déchets traités en Loir-et-Cher), substituant de surcroît l’incinération à l’enfouissement ; les tonnages sortants progressent et concernent pour l’essentiel (85 %) des produits destinés à la valorisation matière pour lesquels le Loir-et-Cher n’offre que peu de solutions.
Les avancées constatées dans ce bilan ne constituent pas une fin en soi. Le chemin, tel qu’il est tracé par les préconisations du Grenelle, laisse entrevoir d’autres marges de progression, telles une réduction de la production de déchets ou encore un moindre recours à l’incinération. Il reviendra au futur Plan d’en définir les objectifs.