Analyse réalisée sur la base de 165 réponses exploitables - Un grand vent de pessimisme - juin 2012
L'inquiétude grandit. Moins par l'évolution de l'activité des derniers mois que par les perspectives de l'avenir proche, dans un contexte de crise européenne qui ne cesse de rebondir et qui se traduit notamment par la contraction des débouchés extérieurs. La dégradation de la conjoncture ne touche toutefois pas de façon identique les différents secteurs.
Globalement, 1 entreprise sur 2 a vu son activité diminuer au cours du 2ème trimestre. Ce constat ne diffère pas de celui de l'enquête de février dernier, mais le recul est plus fréquemment appuyé qu'auparavant. Le commerce de gros est le plus affecté. En revanche, on peut souligner que l'on enregistre toujours un volant non négligeable d'entreprises ayant réussi à augmenter leur chiffre d'affaires.
Cette dégradation de l'activité s'accompagne de difficultés financières un peu plus prégnantes, en particulier dans les services ; l'industrie serait pour l'instant épargnée.
La période d'incertitude nuit gravement à l'investissement, ce qui était déjà le cas en février. Les efforts d'innovation, précédemment maintenus, sont désormais plus fréquemment freinés, voire complètement stoppés. L'accès au financement est l'une des clés du développement, or les relations avec les banques apparaissent un peu plus tendues. Cet élément est d'autant plus discriminant qu'une enquête menée au début de ce mois pour la Chambre de Métiers et de l'Artisanat indique que les artisans ne répercutent pas la totalité de la hausse des coûts qu'ils subissent et doivent, en conséquence, rogner sur leurs marges, ce qui fragilise leur trésorerie. On peut sans doute élargir ce constat à l'ensemble des PME.
Pour l'heure, les effectifs permanents sont stables dans une très grande majorité des entreprises ayant répondu, mais les cas de diminution se font moins rares. Elles n'ont pas recouru au chômage partiel, mais des postes non permanents sont supprimés. L'évolution des tout prochains mois pourrait franchir un palier supplémentaire dans la dégradation. Les carnets de commandes se dégarnissent ; la majorité des dirigeants juge leur niveau inquiétant. L'activité devrait en conséquence décliner, surtout dans le commerce de gros et l'industrie. Il convient toutefois de souligner que les anticipations sont devenues plus qu'aléatoires, les commandes de dernière minute prenant une place grandissante. Ce qui frappe le plus, c'est qu'après plusieurs mois de crise, de reprise avortée et d'espoirs déçus, le moral des responsables flanche brutalement. Les soldes d'opinion sont éloquents à cet égard, en particulier celui sur le sentiment général ; en ce mois de juin, il plonge sévèrement, signe d'un retour en force du pessimisme.
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